Ben Harper… Comment oublier les envolées de sa guitare slide, en parfaite communion avec la Gretsch de Charlie Sexton, invité à le rejoindre sur scène dans un duel de blues d’anthologie, en rappel de son concert de 2012 ? Ou le riff d’introduction de son tube “Diamonds on the Inside”, lancé d’entrée de jeu lors de son retour aux Nuits avec les Innoncent Criminals en 2015 ? Toujours généreux, le grand Ben Harper a marqué de son empreinte l’histoire du festival ; c’est un bonheur de le retrouver. Après plusieurs années en retrait, bien occupé à faire briller les autres, parmi lesquels les légendes Mavis Staples et Taj Mahal ou encore l’harmoniciste Charlie Musselwhite et les Blind Boys of Alabama, le voilà enfin de retour en son nom avec un exceptionnel dix-septième album studio. Bloodline Maintenance est un grand cru, plus soul et gospel que jamais, sans pour autant laisser de côté le blues, la funk, le folk et le rock. Depuis le début, Ben Harper construit des ponts entre tous les genres majeurs de la musique afro-américaine. Ce nouvel opus en fait une synthèse parfaite et entretient, trente ans après Welcome to the Cruel World, le feu d’une œuvre engagée, plus essentielle que jamais, alors que le racisme, l’intolérance et les oppressions se nourrissent des crises pour refaire surface.
En première partie, le quintet lyonnais Da Break puise dans ses amours pour les musiques black américaines, de la soul vintage au hip-hop, sans se priver de lorgner vers le R'n'B et le funk pour son spectacle "Da Best Riddim Eternal Action Krew". Le groupe décline des chansons habitées par la voix d'Hawa, qui allie avec une étourdissante facilité puissance et douceur, et emmenées par une science des rythmes élastiques.